Aéroport de Lannion　: l’UDB scandalisée par la déclaration de M. Lebreton

L’aéroport de Saint-Brieuc ne transporte pas 2000 passagers par an (dont une moitié pour l’équipe d’En avant de Guingamp), n’a aucune ligne régulière et ne joue aucun rôle économique. Saint Brieuc est déjà bien desservie par la voie express et l’axe ferroviaire Paris-Brest. L’aéroport de Lannion en transporte près de 40 000. Il est vital pour les industries de pointe du secteur de Lannion, mal desservi par le train (généralement plus de 4h 15 pour Paris), qui n’est pas près de bénéficier de la LGV (Rennes-Brest est repoussée aux calendes grecques) et qui se trouve à l’écart de la RN 12. L’avion est souvent utilisé par les clients des entreprises lannionaises. Sans avion, on risque de les perdre et les emplois qu’ils génèrent aussi.

Claudy Le Breton, président du Conseil Général, annonce qu’il faut supprimer un site et affirme qu’il ne sait pas encore lequel. La CCI vient de réduire drastiquement son aide à l’aéroport de Lannion, au moment ou on recherche une compagnie qui  accepte d’assurer le service. Le département envisagerait même une navette pour conduire les Trégorrois jusqu’à l’aéroport briochin sans avion.

Cela montre clairement que le département et la CCI ne défendent que les intérêts (présumés) de leur chef-lieu. Il y a une quinzaine d’années, une opportunité considérable de disposer d’un port en eau profonde sur le Jaudy été repoussée au profit de travaux pharaoniques dans les vases du port du Légué.  Cette situation avait amené l’UDB à proposer la création d’une CCI pour le Trégor-Goëlo, projet bloqué comme les autres, mais qui n’a rien perdu de sa pertinence...

Un développement équilibré et solidaire du territoire devrait conduire  à maintenir l’aéroport des Lannion, qui répond à un besoin　économique et social réel et à fermer sans attendre 2017 celui de Saint-Brieuc. L’économie réalisée permettrait des investissements utiles ailleurs. C’est ce que demandent, de façon cohérente, les élus UDB de l’ensemble du département.

Les propos du président Lebreton viennent contrarier les efforts de rénovation de la ligne Lannion-Paris et illustrent bien ce nouveau centralisme départemental qui a trop cours à droite et à gauche. C’est un camouflet pour tous ceux qui agissent localement, notamment dans le Trégor Goëlo (durement touché par la crise), pour un développement équilibré du territoire breton.